Cela fait déjà plusieurs années que j'élève des Diamants Masqués, avec plus ou moins de réussite, ce qui d'ailleurs est souvent due à l'erreur de prendre un mâle pour une femelle ou inversement. Car tous les critères de sélection pour les différencier ont leurs limites.

Il faut de toutes façons avoir plusieurs Oiseaux et essayer de les isoler par deux, après s'être assuré que ce sont bien des couples.

Il faudra prendre une cage aux dimensions minimum de 80 x 40 x 40 cm, un nid boite du type Diamants de Gould, 20 x 12 x 10 cm, que l'on aura rempli de fibre de coco. Si au bout de 15 jours vous n'avez pas d'ébauche de nid, observez bien vos Oiseaux : Il y a sûrement deux mâles ou deux femelles. En les isolant par paires, on a l'avantage de mieux les observer. La différence essentielle est que le mâle chante en faisant des roulades, on ne pourra donc pas le confondre avec la femelle.

Il est vrai que nous avons tous tendance à brûler les étapes, alors que la base de notre hobby devrait être : "patience et observation".Je vais vous livrer ma façon de pratiquer; à vous de l'utiliser ou non.

J'installe dans une même cage une paire d'Oiseaux dont au moins un aura une bague de couleur, ouverte ; puis je m'assoie dans un coin de la pièce d'élevage ; si vous n'aimez pas rester les bras croisés profitez en pour nettoyer vos abreuvoirs ou vos bacs à pâtée. Je vous dis cela parce que les Diamants Masqués sont des Oiseaux assez farouches et si vous faites des gestes trop brusques, et cela pendant un bon moment, ils seront en alerte et vous ne pourrez rien vérifier.

Certains se mettront à chanter presque immédiatement, et il n'est pas sûr que celui qui reste sera bien une femelle. Chez les Oiseaux comme chez les hommes, il y a des dominants et des dominés. Enlevez celui qui a chanté et introduisez donc un nouvel Oiseau si au bout de trois changements vous n'avez toujours pas observé le même Oiseau chanter, vous pouvez espérer avoir une femelle ; pour ma part je ne suis convaincu de cela que lorsque j'ai une première ponte. Je bague (en bagues ouvertes de plastique ou d'alu, de couleur) uniquement les femelles et je laisse les mâles sans bague. Ainsi après la reproduction je libère mes Oiseaux en volière en ayant pris soin de noter les couleurs de bagues et les numéros des mâles ; ou bien plus facile, mettre à une patte du mâle, une bague de même couleur que pour la femelle à laquelle il était accouplé ; ainsi je pourrai reformer le même couple après la saison d'élevage. Petite astuce supplémentaire, chez les mâles, la bague de couleur sera placée sur la même patte que la bague d'identification. Chez les femelles on fera l'inverse, cela permettra de ne pas confondre mâle et femelle, surtout si en période de repos vous perdez l'un des deux partenaires.

Je pratique de la même manière pour les moineaux du Japon. Lorsque le couple est formé, il n'y a plus qu'à le laisser faire. Ne vous étonnez pas si les Oiseaux quittent le nid dés que vous rentrez dans votre pièce d'élevage, ils sont un peu farouches ; on arrivera quand même à l'éclosion. Cette année, je n'ai malheureusement pas pu aller au-delà ; après l'éclosion j'ai perdu 4 jeunes, mais j'ai réussi à sauver le dernier. Cela fait dépit, 5 œufs, 5 bons et 4 morts ; le dernier, sauvé par miracle par les moineaux du Japon, merci aux moineaux. Par la suite, je n'ai pas insisté, j'ai mis les œufs à couver aux moineaux dés la fin de la ponte du quatrième œuf, et grâce à cela j'ai pu obtenir une quinzaine de jeunes de 4 couples différents. Tous les œufs n'étaient pas fécondés, c'est pour cela que je n'ai pas eu plus de jeunes, mais toutes les femelles avaient pondu.

Il faut tout de même que je vous dise que l'année dernière j'avais réussi en élevage naturel, mais après le baguage des jeunes, les parents les avaient abandonné. J'avais probablement trop détruits l'entrelacement des brins fibre de cocos qui formaient la coupole du nid. Ils avaient eux-mêmes fait un nid à l'aide de la fibre à l'intérieur du nid boite.

Je suis tout de même satisfait de cette réussite. Il est dommage qu'il n'y ait pas plus d'éleveurs de Diamants Masqués. C'est un joli petit Diamant australien, vif et assez robuste, assez prolifique quand le couple bien formé. Il n'est pas rare d'avoir cinq jeunes sur cinq œufs pondus.

Ces Oiseaux semblent être moins sensibles au problème de sevrage que les jeunes Diamants de Gould ; je n'ai perdu qu'un seul jeune, juste avant le sevrage, il semblait en parfaite santé, il était bien gras, sans trop, le poitrail bien rebondi, le plumage en parfait état et à aucun moment je ne l'ai vu en boule ; je pense qu'il est mort d'une crise cardiaque. Dans la même couvée, un autre jeune nourri par les mêmes moineaux a bien passé le cap du sevrage sans problème.
C'est un Oiseau très craintif et le seul fait de mettre le petit pot de pâtée suffit à l'affoler.

André Meaglia  -  mai 2004